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Channel: Tentative d'aménagement
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De retour

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Je suis rentrée hier soir et je suis fatiguée.

Jamais je n’aurais cru en partant avec mes trois louloutes que cet été se passerait si bien. Le temps s’est étiré, huit semaines en tout, une impression d’infini. Nous avons terminé par la mer, toutes les quatre, chez des amis de mes parents, puisque ni mes parents ni mes beaux parents n’étaient disponibles.

J’ai vraiment profité des enfants, de leurs bras dodus, de leur peau salée, de leurs conversations. J’ai pris du temps pour moi, beaucoup de repos et je reviens pleine de bonnes résolutions.

Je reviens et le frigo est plein, il y a aussi des crevettes, une bonne salade de pâtes et de la bière au frais pour affronter la canicule. Le ménage est fait et mes plantes ne sont presque pas toutes mortes, car pour la première fois, Y. a presque tout bien arrosé.

Je suis si heureuse d’avoir voyagé tout l’été et si heureuse aussi de rentrer.


Après les vacances

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Les résolutions de la rentrée

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Nous sommes à la fin de mois d’août et comme à chaque rentrée, j’ai plein de bonnes résolutions. Je voudrais prendre du temps pour moi, d’une manière ou d’une autre.

 

  1. Reprendre une activité sportive
  2. Retourner en analyse
  3. M’investir dans ma commune, dans de l’associatif
  4. Passer du temps de qualité avec les enfants (activité partagées, sorties, promenades, jeux….)
  5. Développer ma pratique de la méditation.
  6. Refaire de la décoration dans l’appartement
  7. Prévoir les prochaines vacances (Italie ?)
  8. Faire les papiers d’identité des enfants
  9. Maintenir l’allaitement d’A., au moins jusqu’à ses 6 mois
  10. Trouver mon rythme au travail
  11. Me faire masser au moins une fois par mois !

 

C’est un beau programme pour les quatre mois qui viennent… Ambitieux, comme toujours ! (Ahlala, on ne se refait pas !)

Et vous, ça vous donne envie de prendre des bonnes résolutions la rentrée ?

 

 

La mélancolie

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Je regarde mon bébé, la jolie A. grandir. J’adore passer du temps auprès d’elle. La serrer dans mes bras, l’endormir, sentir ses cheveux, admirer son regard, ses joues, ses bras, ses petits doigts. Déjà, il faut ranger ses petits habits de trois mois et sortir le 6 mois. La reprise du travail se profile, la semaine prochaine déjà. Je pleure, par intermittence. Fait le deuil de ce temps-là collé/serré contre ma toute petite fille. A la fois heureuse de reprendre le travail et déchirée de quitter ma maison. J’ai surtout peur aussi de revoir les angoisses et l’anxiété liée au travail revenir. Pourtant, je travaille sur moi : je médite, je positive, je visualise. Je sais aussi que j’ai des médecines douces à portée de main : les fleurs de Bach et les cures d’Omega 3. J’espère que cela suffira à tenir éloigné le stress qui joue sur mon sommeil.

D’ici là, j’ai pu organiser une rentrée douce pour R. : venir la chercher tous les midi, aller la récupérer avant le goûter. Le CP l’enthousiasmait mais je sens que sa joie retombe. Ce midi elle a pleuré car la maîtresse l’avait grondé durement pour des devoirs non faits.

J’ai écouté ma petite fille, pleine d’empathie pour sa douleur, écouté aussi sa demande : « Maman, est qu’on peut déménager pour que je ne retourne pas à l’école ? » puis je l’ai serrée fort contre moi, en lui demandant si elle voyait une autre solution, si le fait que j’aille parler à la maîtresse lui suffirait. Elle m’a murmuré oui, d’un air contrit. Je me souviens, moi aussi, de ces désespoirs, de ces tristesses liées à l’école… les copines méchantes, les maîtres et maîtresses trop durs…. C’est un crève-cœur de se dire qu’elle aussi sera confrontée à tout cela. Mes sentiments et ceux des enfants se mélangent et colorent l’ensemble d’une mélancolie propre au mois de septembre.  

  

Après la rentrée

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J’écoute « On arrête pas l’éco », en lisant Maison Créative et en buvant mon thé, un thé blanc délicieux de chez Monoprix. Cette semaine, j’ai repris le travail. Mes collègues, adorables, m’avaient organisé un petit déjeuner, chouquettes, viennoiseries au chocolat et café, pour une reprise en douceur. Je les ai remercié, j’étais tellement heureuse, par ailleurs, de les retrouver, même si j’étais triste aussi de quitter mon bébé.

Pendant la journée, je me suis isolée, dans une petite salle de réunion, pour tirer mon lait. Le système fonctionne bien. Je le conserve dans une mini glacière et le soir je le met au frigo pour que la nounou le trouve au matin. Cette semaine, je suis aussi allée faire un cours de samba, avec ma copine M. nous n’étions que deux au cours, ce qui m’a permis d’apprendre plein de pas d’un coup. Je me sens un peu gauche : mes cours de danse sont si lointain ! J’ai encore 6 ou 8 kilos de trop, je suis habillée comme un sac (je n’ai pas acheté d’affaires de sports depuis si longtemps !). Bref, à côté de ma copine et de la professeur de danse, je ne ressemble à rien. Mais je suis heureuse, de bouger à nouveau, sur de la musique entraînante.

La belle Churchille est malade. Elle a attrapé une otite. Je la garde au chaud, un peu désolée pour elle de la voir souffrir. La vétérinaire était effarée de voir son pelage plein de bourres de poils agglomérés. C’est vrai que je n’ai pas vraiment le temps de brosser ma belle semi-persanne, entre les trois enfants, le bébé, l’allaitement, le travail, je ne sais plus vraiment ou donner de la tête et cette rentrée est bien agitée. Idem pour A. dont les vaccins sont en retard. La médecin m’a rassurée. A. grandit bien, on fera les vaccins la semaine prochaine encore. Même si tout roule (les enfants vont globalement bien, je n’ai rien oublié de vital) je me sens un peu mal, j’ai encore parfois, souvent l’impression de ne pas être si compétente, voir complètement à côté de la plaque, en tant que maman. Et puis, je regarde les filles, ma maison, et je me dis que non, que tout va bien, globalement.

Deux mois plus tard.

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Clem, avec qui je m’apprête à aller voir un spectacle comique pour fêter son anniversaire - une petite tradition entre nous- m’a alerté. "Cela fait deux mois Marloute ! Cela commence à être long." Deux mois ? Deux mois que je n’ai rien écrit sur mon blog ? Jamais je n’avais laissé un temps aussi long. Ma vie active de maman pressée y est pour beaucoup. Le soir, je tombe de sommeil et m’endors avec les enfants, ou bien je veille avec Y. et je m’en mords les doigts le lendemain. Le matin, je me lève aux aurores et part pendant que toute la famille dort. Je travaille comme une folle et revient le soir épuisée, en laissant tout en plan, un boule au ventre à l’idée de ne pas y arriver. Les pauses déjeuner se raccourcissent, ne parlons même pas d’un déjeuner à l’extérieur. Trois salariés n’ont pas été remplacé et un quatrième départ (congé maternité) se profile pour une collègue. Je vois arriver son départ avec angoisse et fatalité.

Mais il y a heureusement mon temps à la maison, adouci encore par la présence d’E., la nounou des filles, qui prend en charge les enfants. Cela me libère des moments pour prendre du temps pour moi, et c’est très bénéfique. Bien sur, je l’utilise surtout pour faire des courses, de la paperasserie, du rangement, des lessives et du ménage, mais ce n’est pas grave, au moins, je ne suis pas la tête dans la machine à laver du boulot, à écrire des articles pour le web aussi inepte qu’inintéressant. En dix ans, mon métier a bien changé, et je n’ai plus le temps de répondre aux email. C’est dommage. J’ai bien conscience que cela ne pourra pas durer longtemps et qu’il me faut trouver une porte de sortie. Mais laquelle ? Je n’ai pas d’idée.

Noel arrive

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Cet après midi, nous décorerons le sapin. Tout le monde est malade, par intermittence, l’un après l’autre ou deux par deux. Y. est rentré d’Haïti fatigué, après une grosse semaine et moi, j’étais épuisée d’absence de nuit complète depuis maintenant deux mois.

Mon quotidien de maman de trois enfants me mange tout mon temps.

Ce que j’arrive à faire encore, ce sont prendre des photos et les mettre sur facebook, beaucoup plus facilement que de m’installer sur mon ordinateur pour écrire. Mais l’écriture me manque. Mon côté artiste souffre et je voudrais le développer. Il fut un temps ou je me levais plus tôt pour écrire et quand je ferais à nouveau des nuits complètes (un jour… la petite A. qui a des dents qui poussent a maintenant presque 8 mois) je pense que je recommencerais.

Il fait doux dans la maison et je suis bien.

 

 

Les prises de tête de Noel

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Les fêtes de fin d’années sont toujours propices aux prises de tête familiales.

Je repars de chez mes parents fâchée, très fâchée. Avec en tête plein d’idées : ne plus jamais fêter Noël en famille, prétexter un rhume ou un Noël à Cancun pour éviter ces désagréments. Ma mère m’a culpabilisé et énervé. Elle n’a pas accepté mes excuses, sincères. Je n’étais pourtant pas responsable de sa maladie, ni de son égoïsme. Mais au lieu de refuser son chantage, tout en entendant sa souffrance, je me suis écrasée, une fois encore. Malgré mes 7 ans d’analyses, trente-cinq ans d’habitude ont fait le reste.

Malgré tout, j’ai apprécié plein de petits moments : les jeux avec ma mère, Y. et les filles, les balades à vélo autour du lac, la lecture chez mes parents, les fous-rires avec mes sœurs. J’ai même apprécié notre réveillon improvisé, avec cette impression (troublante) que tout semblait plus simple sans l’ombre terrible de ma mère, prête à tout critiquer.


Les nuits raccourcies

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Ce matin, j’ai essayé de me réveiller. Ce n’est plus aussi facile. Depuis les vacances de la Toussaint et même un peu avant, A. avait cessé d’un coup de faire ses nuits. Trois, quatre, cinq réveils par nuit, de manière complètement aléatoire. Je sentais que ses dents la faisait souffrir. Pour se soulager, elle tétait. J’avais fini par ne plus du tout la reposer dans son petit couffin. Dès le début de la nuit, elle dormait entre Y. et moi, tout contre nous. Quand elle se mettait à chouiner et à chercher le sein, je soulevais mollement un bras pour l’attirer contre moi. Je me rendormais avant la fin de sa tétée. J’aimais bien sentir son odeur, sa peau douce et ses petits bruits de bébé. Mais j’aime aussi trop dormir d’une traite, avoir ma chambre à moi pour lire, parler avec Y. avant de m’endormir ou me serrer contre lui. La journée, A. faisait de longues siestes, et moi, au travail, je tombais de sommeil.

Alors, il y a une semaine, j’ai emmené ma petite A., mon minuscule soleil aux doigts boudinés et aux grands yeux rieurs chez mon ostéopathe, celle qui m’a manipulée toute la grossesse et a fait des miracles en faisant disparaître mes douleurs. Toute la séance quasiment, A. a pleuré, elle qui ne se plaint jamais. Quand la séance a été finie, elle a sourit de nouveau. L’ostéo m’a expliqué qu’elle avait plusieurs blocages crâniens et un sur les lombaires, que cela expliquait peut être ses douleurs sur le dos qui la réveillait fréquemment.

La nuit même, A. a fait sa première nuit depuis plusieurs mois. Et le lendemain encore. Et le surlendemain aussi. J’en ai profité pour la faire dormir, enfin, avec ses deux sœurs dans sa chambre. Et elle a dormit.

De mon côté, après quelques nuits de récupération, je me suis remise à faire des insomnies. De longues, profondes, désespérantes insomnies, après un endormissement très tôt.

Tout cela me désespère.

J’ai tant besoin d’être reposée, pour bien travailler, pour m’occuper des enfants dans la joie, pour créer.

Je cherche, cherche ce qui me sauvera.

Du temps pour soi

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C’est le matin, tôt. Je bois mon thé en écoutant le dernier Keren Ann. Je profite du fait que A. s’est remise à dormir pour récupérer de mon côté. Je me couche avec les poules, juste après avoir endormi les trois enfants. Je me glisse sous ma couette, dans ma chambre enfin récupérée depuis qu’A. dort avec ses deux sœurs. J’arrange ma couette, prend les deux oreillers (Y. rentre très tard toute la semaine) et je lis, je prends des notes, je feuillette des magazines. Puis j’éteins, au bout d’une heure à peine. Après une nuit presque pas entrecoupée (il y a toujours un enfant qui me réclame, il ne faut pas rêver non plus) je me réveille plus tôt. J’en profite pour boire mon thé, faire quelques exercices de respiration, écouter Arte Radio ou des podcasts de France Culture. Et surtout, écrire, écrire à nouveau. Quand je peux avoir du temps pour moi, comme en ce moment, tout me parait plus beau, plus simple. Avoir du temps pour soi, créer, c’est peut être ça la recette du bonheur, en tout cas pour moi.

Les mots clés de l'année

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I m turning to 36 tomorow.

Je suis dans une période bénie, où tout me paraît merveilleux : les enfants, le travail, l’engagement associatif. Sans faire d’angélisme, j’ai l’impression de baigner dans un grand bain de bonheur, depuis un an et demi maintenant. Bien sûr, il y a des difficultés, du stress, des inquiétudes, des colères, mais rien de bien grave, à comparé de mes grandes périodes de déprime, où j’étais parfois à deux doigts de me jeter sous un métro.

Preuve en est, j’ai changé mon mot de passe d’ordinateur au travail. Après « Allégresse2015 » (en deuxième partie d’année… quand je suis tombée enceinte d’A. ou un tout petit peu avant) et « Bonheur2016 », j’ai écris « Bonheur2017 » (oui maintenant vous pouvez aller à mon travail et recopier mes articles si cela vous chante) pour bien commencer l’année. C’est le mot le plus représentatif de ce que je traverse. Un immense, plein, un parfait bonheur, malgré les difficultés, ou plutôt grâce aux difficultés. Avoir ces trois enfants, l’amour de Y., cette vie-là, si pleine, si intense, me donne l’impression de voler, d’avoir de nombreux défis à relever, et me challenge pour la suite.

J’adore, de plus en plus, passer du temps seule avec les enfants.

Chose dont j’aurais été incapable il y a quelques années.

Quand la nounou m’a annoncé qu’elle préférait prendre ses vendredis, j’ai cru que j’allais mal le vivre. En fait, j’adore ça. J’adore traîner en pyjama avec L. et A., leur lire des histoires et leur faire faire le cheval, juste pour entendre le gros rire d’A., ce bébé bonheur, avec ses deux grosses dents de devant qui n’en finissent plus de pousser.

Il y a six ans, quand j’ai donné naissance à la minuscule R. et que je me sentais complètement perdue, je n’aurais jamais cru que six ans plus tard, je serrais aussi maternante et maternelle, n’écoutant que mon instinct, entourée de mes trois petites sur mon grand lit.

Je suis heureuse de vivre cela, de traverser ce moment-là.

Ce que je vis en ce moment ne se reproduira pas. Leurs petits mots, leurs fous rires, les lectures et les câlins, ne se reproduiront pas. Ce temps-là, de la toute petite enfance, ne durera qu’un temps.

Et j’en chéris chaque seconde.  

 

 

 

Le temps.

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Ce soir, j’irai à l’AG de notre association parentale. On m’a demandé de prendre des responsabilités dans le bureau. J’ai beaucoup tergiversé et mon cœur voulait dire non. Je manque terriblement de temps. Je n’arrive pas à lire mes mails personnels au boulot ou en dehors. Souvent, je prends connaissance des conversations seulement trois jours après. Je m’occupe principalement de mon travail, qui est très très dense et de mes enfants, qui me prennnent beaucoup de temps. Il y a aussi toute l’organisation d’une maisonnée, avec des lessives à faire tourner et à faire sécher, des courses à faire, des laves-vaisselles à remplir et à vider. Je souffre déjà de cette absence de temps pour moi. On me l'a demandé et je sais que c'est parce qu'il manque des gens pour s'en occuper. Mais st-ce que j’arriverais à m’investir dans une association plus que je ne le fais actuellement sans sacrifier sur le reste ?

Je me demande.  

Les réveils

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A nouveau, la belle A. se réveille la nuit. Ce sont les dents, encore et encore qui la font souffrir. Pendant de longues minutes qui me semblent des heures, elle tète avec force, me blessant les mamelons sans le vouloir, toute à sa voracité. Au bout d’une demi-heure à un sein et une vingtaine de minutes à l’autre, je tente de la reposer dans son petit lit à barreau, dans la chambre de ses sœurs. Peine perdue. Elle pleure, se débat et s’accroche à mon bras. Ses sœurs murmurent dans leur sommeil, heureusement lourd. Je reprends mon gros bébé de 10 mois dans mes bras et reprend ma lente marche dans le couloir, sa tête reposant sur mon épaule. En ce moment, il se passe beaucoup de choses, mais je suis encore contente. Bien sur, ces nuits hachées, brouillées, découpées, me tuent. Mais je sais que bientôt, très bientôt, demain peut être, A. se remettra à dormir. D’ici là, j’arpente la chambre, le parquet qui craque. J’écoute les bruits de la nuit, la respiration des enfants et je goûte l’odeur exquise de l’haleine d’A. dans mon cou, une haleine de bébé, qui sent le lait et l’amour.

L'immense incendie

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Hier soir, j’étais à un débat sur les violences obstétricales. Une salle pleine et comme d’habitude, que des gens d’accord : terrible impression que l’histoire est toujours la même, qu’elle continue, et que rien ne change.

Six ans ont passé depuis l’accouchement de R. et j’ai beaucoup évolué. J’ai travaillé sur moi, j’ai pris conscience de l’importance d’informer sur ces questions. J’ai eu surtout la chance de cheminer, dans mon propre corps, d’accouchement en accouchement, pour découvrir la liberté et la puissance d’un accouchement naturel, debout, et de prendre conscience de l’immense force que je détenais.

Je me demande si j’aurais le temps (et la force !) d’écrire, de faire ce livre d’enquête que je compte faire depuis si longtemps. Bien sûr, il me faudrait des professionnels qui pourraient en parler, c'est-à-dire des institutionnels. Heureusement, hier soir, lui était là. Il a promis de relayer mon appel : arriverais-je à passer le pas et me lancer dans cette enquête qui me tient à cœur ?

En attendant, comme le colibri, je fais de toutes petites choses pour faire avancer l’information, à mon tout petit niveau. Et chaque goutte que j’apporte pour éteindre l’immense incendie des violences faites aux femmes est comme un baume dans mon cœur.

L'anxiété

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L’écriture me manque. Je vis en apnée, sans elle.

Le soir, une fois passé le marathon du coucher, je ne peux pas voir un écran en peinture. Le matin, entre mes insomnies et les réveils des enfants, j’ai tant de mal à émerger que je n’arriverais de toute façon pas à me lever avant la maisonnée pour écrire.

Mon état d’anxiété généralisé s’est réinstallé. Au début par petits pics d’angoisses, et maintenant permanent. A chaque fois que je me pose la question, comme en ce moment en écrivant, je constate qu’il est à 6 ou 7, sur une échelle de 10, ce qui est énorme quand on n’a pas de motif d’inquiétude. Tout me stresse : le comportement des enfants, le travail, mes engagements associatifs, l’absence de Y., même mes projets de vacances peuvent m’empêcher de dormir, c’est dire si cela atteint des niveaux débiles. Jusque là, pour combattre cette anxiété maladive, j’ai toujours été promptement mise sous antidépresseurs par différents médecins. Cette année, je n’ai pas envie, même si je sais que je peux garder cette option u cas ou. Je veux m’en sortir différemment. Alors je suis allée voir une naturopathe. Vu mon organisme encrassé, elle m’a fait une liste longue comme le bras de choses à faire, de trucs à prendre et d’hygiène de vie à revoir. Selon elle, en rétablissant tout cela, je n’aurais pas besoin de passer par la case antidépresseur et mon niveau d’anxiété général baissera. J’aimerai tant. Je n’aime pas cette maman stressée. Elle me rappelle ma mère, qui se défoulait sur nous, avec tant de violence, quand cela allait mal en elle.

Et surtout, je manque tant de temps pour moi, j’ai besoin de cela, c’est nécessaire.


Sur le fil

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La grande fatigue est revenue.

Elle s’est abattue sur moi, comme à son habitude, sans vraiment prévenir, mais m’a terrassée d’un coup. L’absence de Y. parti 15 jours sur le festival cannois, m’a achevé. Mes parents, venus à la rescousses, n’ont fait qu’enfoncer le couteau dans la plaie : c’est moi qui faisait mal, moi et mes théories foireuses de bienveillance éducative. Voilà pourquoi j’étais épuisée : je devais dire à mes enfants que c’était comme cela et point à la ligne. J’ai du (pour la première fois de ma vie, mais comme c’est libérateur) recadrer mes parents, élever la voix malgré mon intense fatigue, pour leur dire que s’ils n’étaient pas d’accord avec mes méthodes éducatives, je n’en avais rien à faire. Que c’était moi la maman et que j’appliquais ce qui me semblait bon et juste pour mes enfants. Que le fait que j’étais actuellement épuisée et dépassée n’avait rien à voir avec les réactions caractérielle de mon ainée, mais qu’effectivement, étant donné que c’est une enfant hypersensible et connectée à moi comme une moule à son rocher, elle sentait ma détresse et suréagissait. Ce discours n’a pas plus, mais il a mis les choses au clair et replacé chaque personne à sa place.

 

Pour mon médecin traitant, c’est une rechute de dépression : je n’ai pas pris l’antidépresseur précédent suffisamment longtemps. Quand je demande pourquoi j’ai eu cette embellie pendant la grossesse et les mois suivant la naissance de ma troisième petite fille, mon docteur me répond : ce sont les hormones. Justement. Si les hormones sont capables de me porter au plus haut, même sans médicaments, pourquoi ces mêmes hormones me font défaut et comment remonter ces processus chimiques sans agir sur les neurotransmetteurs ? J’aime plutôt la théorie de mon amie An. : on puise dans ses réserves, on s’angoisse, l’anxiété dérègle les mécanismes de régulation de l’humeur et on s’épuise enfin jusqu’au diagnostic final. Sortie de chez le médecin, je suis rentrée chez moi avec une ordonnance de médicaments sans être des antidépresseurs. Je veux lutter encore un peu avec mes propres armes. J’ai revu mes attentes à la baisse : je n’ai pas pris la présidence de mon association, j’ai refusé la plupart des sorties avec nos amis, je dors dès que je peux. Il faudra sans doute des mois pour sortir de cet état léthargique au possible. Mais je veux y croire et surtout je ne veux pas que cela se sache dans mon travail. C'est la troisième fois de ma vie que je me retrouve dans cet état là : je connais bien et je sais aussi qu’on peut en sortir. Il faut juste que je me ménage pour tenir sur le fil. Au bord du gouffre

….mais encore sur le fil. -------

La mégère

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Depuis le départ de mes parents, une digue a lâché.

Je me retenais de taper, puisque je savais tout le côté délétère pour l’enfant, pour sa confiance, sa construction, son estime de soi. Mais le regard horrifié de mes parents sur le comportement de ma fille ainée et mes propres constatations : comment est ce possible d’être aussi insolente et désobéissante, comme est ce possible de demander 3 fois, 10 fois 15 fois à un enfant de 6 ans et demi de se laver les mains, de passer à table, de se laver les dents, de se mettre en pyjama et de n’avoir pour toute réponse qu’un « NON » sonore, avoir une enfant qui s’enfuit, se couche ou s’accroche aux meubles quand on veut la forcer ? Alors, je crie, je tape, je poursuis, je menace, je jette dehors, je ramène dans la maison de force. Le résultat : ma petite fille est triste, mais n’obéit pas plus.

Moi je me sens minable. Partagée entre l’envie d’en finir (partir, les planter là et prendre le premier train seule) l’envie de mourir (comme ça, le monde entier saura à quel point ce que je suis en train de traverser me dépasse littéralement) et l’envie de demander de l’aide.

Samedi, seule pour le week-end dans un état lamentable, j’avais décidé de ne faire que des choses agréables : pas de sortie ou très peu, à peine une promenade dans le quartier, dessins animés à gogo, et sieste pour moi. Malgré tout, le soir, à 20h30, quand la petite A. a renversé la cafetière de café froid qui s’est déversé sur le sol, pendant que les deux plus grandes avaient quitté la table malgré mes appels à rester assises, je me suis mise à pleurer. Je pleurais à gros sanglots, en criant « Aidez moi, aidez moi… j’ai besoin d’aide ». J’ai pris mes clés d’appartement, je suis sortie avec A. mon gros bébé de 14 mois dans les bras, pleine de café, et j’ai tapé à la porte de la voisine du rez-de-chaussée. Qui n’a pas répondu. Je suis retournée chez moi. Entre deux sanglots, j’ai appellé une de mes voisines. Elle est venue de suite. Avec elle, j’ai pu me moucher, demander aux filles de terminer leur fruit, d’aller se laver les dents, sans crier. Puis j’ai donné la tétée à A. pendant que la voisine lisait l’histoire du soir aux plus grandes. Dimanche, pour la première fois de ma vie, j’ai payé une baby-sitter, pendant 5 heures, pour être avec moi à mes côtés : faire une promenade, donner le bain, faire à manger, lire une histoire, en étant à deux.

Quand je raconte ces scène à Y. on sent qu’il est partagé : il voit bien que je suis fatiguée mais se demande si payer des baby-sitters à tire-larigot va changer quelque chose. Moi je sais que oui. Je préfère encore vider le compte en banque et avoir des enfants tranquilles plutôt que de me transformer en furie et avoir « la main leste » comme le faisait ma mère, pour ne pas dire qu’elle nous battait et que tout le monde trouvait cela normal.

J’ai mis en place différentes choses : j’ai fait des analyses sanguines pour détecter une possible anémie (j’ai un taux de 55 qui me parait bas, même s’il est dans la norme) prendre des compléments alimentaires, me coucher plus tôt et me lever plus tôt, (justement pour prendre du temps pour moi). Je me donne un mois.

Dans un mois, je ferais le bilan, voir si j’ai bien fait et si j’arrive à sortir de cette immense fatigue.  

 

Les montagnes

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Dehors, l’orage se déchaine. Il a tonné une partie de la nuit, et pourtant, j’ai eu plus chaud que certaines nuits de canicule. Ce matin, sous la pluie battante, la fraicheur est enfin en train de revenir. J’espère qu’il ne va pas pleuvoir comme cela toute la matinée. Sinon, je me demande si des mamans viendront au café que j’organise. Tous les lundis matins, depuis un peu plus d'un an, je propose à jeunes mères et des jeunes pères de se retrouver pour discuter. L’orage s’est rapproché : à chaque éclair, il suffit de moins de 4 secondes pour que le tonnerre gronde. Quand je vois la puissance du tonnerre, je me dis qu’il ne faudrait pas qu’il s’approche encore. Quelle trouille devait avoir les hommes de la préhistoire face aux orages ! Moi-même, j’en ai encore peur. Je me souviens d’une nuit, dans la jungle, au Nigeria, ou un terrible orage a éclaté. Je n’avais pas ma lampe de poche et je me guidais aux éclairs pour rejoindre ma petite tente. A chaque éclair, j’avançais de 5 ou 6 pas, et j’attendais l’éclair suivant pour continuer. Une fois rentrée sous la tente, trempée, je me souviens que je comptais les secondes entre les éclairs et le tonnerre. Je tremblais qu’un arbre ne me tombe sur la tête. Deux fois dans la nuit, de très gros et très gros arbres sont tombés. Assez loin de ma tente, mais assez près pour faire trembler le sol jusqu’à me réveiller. Le lendemain, je suis allée observer ces mastodontes (je n’en ai retrouvé qu’un). Toute une faune et une flore déracinée se trouvait sur le sol. J’ai pu faire des observations inédites. Et j’étais tellement heureuse d’être en vie !

 

Ici, la situation s’est profondément apaisée. J’ai emmené ma fille ainée avec moi en week-end là-bas. Laissant les deux plus petites à leur père. J’ai du prendre avec moi mon tire-lait, car A. tète encore de bon cœur, matin et soir, et parfois en journée quand je suis disponible. Ensemble, nous avons beaucoup ri, beaucoup joué, beaucoup partagé. Lors des ateliers et des conférences, j’ai pu pleurer, dire ma colère, parler de mes envies. J’ai fait de belles rencontres, et cela m’a ouvert l’esprit sur de nombreuses choses. Bref, c’était un plaisir et je suis revenue boostée. Désormais, à chaque fois que je sens une émotion forte monter, je la décortique et je l’accepte, au lieu de me laisser complètement débordée par elle. Cela m’amène à des découvertes étonnantes : je peux ressentir une anxiété démesurée pendant un repas ou une discussion anodine avec les enfants. Ou une colère immense quand les enfants tournent autour de la table au lieu de manger. Un des formateur appelait cela des "élastiques". Ce sont des émotions refoulées, venues de l’enfance, qui viennent perturber notre quotidien et nous pollue. En en prenant conscience, on les fait baisser d’intensité. Ce week-end nous a soudé plus que jamais. Je dois encore me coucher très tôt tous les soirs, à cause de ma très grande fatigue, dont je n’ai pas l’explication. Et je me lève très tôt, expérimentant le "miracle morning", qui me fait un bien fou. J’ai l’impression de retrouver un temps pour moi immense. J’imagine ce que je serais capable de faire si en plus j’étais en bonne forme. En me levant si tôt je renverserais des montagnes !

 

 

Dans le silence

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Avant-hier, mes grandes, si grandes filles de 3 ans et 6 ans sont parties avec mes parents. Nous sommes restés seuls avec la dernière. C’est l’occasion de jeux, de poursuites, de câlins et de rires plus nombreux. J’en profite aussi pour faire des choses le soir que je n’ai jamais le temps de faire : de l’administratif, un album photo, du tri. Je jette. Je nettoie.

J’écoute des émissions de radio : hier soir, la masterclass de Maylis de Kerangal, qui m’a beaucoup émue et inspirée. Je découvre la grille d’été de France Culture et me régale.

L’appartement est silencieux avec un seul enfant.

Je savoure mon petit déjeuner tranquillement.

Je n’aime pas ce silence.

Leurs cris et leurs rires me manquent.

 

 

Après les vacances en famille

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Les vacances en famille se sont achevées hier soir pour moi. J’ai quitté mes enfants sur le parking de la gare, le cœur serré. Je les ai embrassées plusieurs fois, avec un sentiment de tristesse, de soulagement et de joie. Tristesse d’être séparées d’elles trois après notre grand voyage, trois semaines en camping car, en France, en Espagne et au Portugal. Trois semaines d’aventures, d’éclats de rires, d’éclats de voix, de découvertes, de paysages fantastiques, de petits déjeuner chaque jours différents, d’aires de jeux, de jeux avec des enfants parlant différentes langues, de retrouvailles avec notre grand groupe d’amis au fin fond du Portugal pour un mariage champêtre chic au milieu des terrasses d’olivier, dominants toute la vallée. Trois semaines de cododo, avec l’une ou avec l’autre, de réveils tendres et ensommeillés, de baisers, de morsures et de tétées sans fins avec la petite A. J’ai aussi ressenti du soulagement et de la joie, à l’idée d’avoir d’un coup d’un seul, autant de temps pour moi. Que faire de tout ce temps ? Ecrire, écrire, écrire, comme si ma vie en dépendait !

Ce matin, je dois partir au travail, et même ce trajet m’enchante…

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